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MODEM LE CANNET ROCHEVILLE
21 mars 2008

Un autre choix

Après le deuxième tour des élections, l’opinion a continué de se déchaîner contre le Modem et son « incohérence », « son absence de ligne de conduite », glosant sur la « défaite » de François Bayrou qui n’avait pas fait le bon choix pour être élu, en un chorus d’opinion si rarement atteint qu’on en avait perdu l’idée dans ce village de gaulois qu’est la France d’aujourd’hui, chorus qui s’est pas sans rappeler le phénomène de bouc émissaire développé envers le Front national en son temps. Sauf que tenter de faire du Modem le bouc émissaire de la vie politique nationale ne peut qu’échouer à long terme, car les accusations qu’on lui porte ne visent que la forme, et ne vont jamais sur les valeurs de fond qui le sous-tendent et l’ont fait émerger du magma politique ambiant.

En restant sur des arguments de surface, ce bruit médiatique fait en effet bien peu honneur à la pertinence de notre capacité d’analyse politique et sociétale.

On reproche ainsi au Modem de s’être allié tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite, sur des listes qui visent pourtant a priori un intérêt communal, reproche fondant la conclusion de premier degré que le Modem n’a donc pas d’opinion bien claire...

Et si l’on s’aventurait un peu en amont de cet écran de fumée, par ailleurs si protecteur d’un quelconque changement de fond ?

On trouverait par exemple frappant que le pays tout entier appelle de ses voeux des réformes pour s’adapter au changement – il a même élu son Président de la République sur ce désir - et qu’il refuse d’admettre qu’un parti puisse offrir une autre voie.

On trouverait par exemple frappant de voir que la liberté de choix offerte aux candidats et électeurs du Modem soit retournée contre lui par un refus de concevoir une telle possibilité de choix.

« On a le choix au Modem » s’est donc retourné dans l’opinion en « au Modem, on n’a pas de choix » !

On préfère laisser croire (mais est-ce vraiment une tentative de stratégie politique orchestrée par les opposants, ou bien la peur profonde de toute une société devant le changement obligatoire ?) que le Modem n’a pas d’idée bien précise, qu’éventuellement il serait le fief de Politiques encore plus opportunistes qu’ailleurs.

C’est pourquoi, au lieu de voir la candidature de François Bayrou à Pau comme un enjeu réel de positionnement différent et difficile illustrant les valeurs de son Parti, on préfère l’accuser d’erreur stratégique, (de niaiserie en somme), tant il est impossible à tous ces détracteurs conformistes, d’imaginer un autre objectif pour un Politique que le gain de la place incarnant le seul intérêt personnel.

Comment en effet peut-on se débrouiller pour perdre, alors que l’on peut porter sa candidature vers un siège plus facile, voire gagné d’avance - où l’objectif est effectivement uniquement d’avoir la place, et peu importe alors les retombées sur les électeurs que l’on ne connaissait pas avant la campagne - ?

Pour répondre à cette question très fermée, on n’entendra pas, bien entendu, évoquer la raison des « valeurs », gros mot tabou de nos exégèses médiatiques...

Il est enfin frappant que le pays tout entier dise souhaiter des hommes politiques intègres, moraliser les affaires et les décideurs, et qu’il se laisse embarquer dans le refus d’y croire, en en rendant ainsi caduque avant que d’être née, la faisabilité.

On a sans doute les élus que l’on mérite. Choisirons-nous la liberté de faire autrement, ou la refuserons-nous pour continuer à nous plaindre de ne pas être libres ?

Evelyne Biausser

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