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MODEM LE CANNET ROCHEVILLE
1 mars 2009

Transports publics : nouvelle étape

Une conférence-débat s’est tenue samedi 28/2 à Mouans Sartoux, organisée par les élus de gauche, afin d’informer les citoyens et d’échanger avec eux sur ce thème de plus en plus crucial dans notre département saturé d’automobiles.

Les chantiers en cours

Patrick Allemand, 1er vice-président au Conseil régional, et délégué au développement économique, a listé les chantiers actuellement en débat public. La ligne LGV bien évidemment, mais aussi ceux des transports régionaux : l’avenir des Chemins de fer de Provence entre Tende et Vintimille, qui prend un nouvel aspect avec l’Opération d’intérêt national Vallée du Var, le cadencement des TER entre Grasse et Cannes, la liaison Cannes-Nice en un quart d’heure,  l’accélération ou la mise en route des modernisations logistiques nécessaires.

Les principaux problèmes

Ainsi que l’ont cité les usagers présents –qui viennent de subir 2 mois de grève sur le TER – le discours ne change pas, la Région et la SNCF se renvoyant la balle, et l’usager a du mal à comprendre, mais constate qu’il ne se retrouve pas dans ce service public... qui oublie le public !

Gérard Piel, Conseiller régional Délégué aux transports, a précisé que la Région avait donné 3 milliards d’Euros en 10 ans à la SNCF, et qu’ils se retrouvaient après quelques embellies, à nouveau dans une situation de lutte, car la SNCF bloquait les extensions, pourtant nécessaires, par souci de diminuer sa dette. Ainsi la 3ème voie du littoral devrait-elle être terminée depuis 3 ans, et l’allongement des quais sur la ligne Grasse-Cannes pour pouvoir aller jusqu’à Vintimille, prend du retard. Patrick Allemand en a appelé aux associations d’usagers et comités de ligne, véritables observatoires citoyens, pour les aider à sortir de ce blocage dont la cristallisation est bien entendu les horaires.

On peut en effet s’interroger sur la pertinence des horaires par rapport aux besoins des usagers : l’une des responsables de l’association « les naufragés du TER » (www.ntgv.ublog.com) a rappelé que le train du matin qui convenait le plus aux étudiants et actifs, avait été supprimé sans autre forme d’information par la SNCF ; d’autres usagers ont déploré qu’il n’y ait pas de cohérence entre bus et train, ou entre train et train lors des transferts.

A ce sujet, Marie-Louise Gourdon, Conseillère générale, a regretté qu’il n’y ait pas de syndicat unique et multimodal pour gérer la complexité de nos différents transports, car actuellement pas moins de 11 autorités de bus, sans complémentarité aucune, se découpent nos transports sur le territoire. De même a-t-elle rappelé qu’elle travaillait à une homogénéité d’accessibilité pour les handicapés, très en retard dans notre région où encore peu de bus sont équipés.

Les pistes de solutions

Jean-Raymond Vinciguerra, également Conseiller général, a développé l’étude qui a été faite à propos de Sophia Antipolis, ce territoire représentant en effet un modèle des difficultés que connaît notre département.

Un million de mètres carrés bâtis abritent 30000 personnes et 1414 entreprises, très dispersées sur 2300 hectares ce qui pose bien évidemment le problème d’organiser rationnellement des transports ; problème encore renforcé par le fait que les actifs de Sophia Antipolis partent d’habitats eux-mêmes dispersés.

L’une des solutions apparaissant serait, ainsi que l’a argumenté Jean-Raymond Vinciguerra, de construire sur les zones qui vont être cédées par l’Etat au Syndicat mixte, des « lieux de centralité », regroupant en zone dense, logements et entreprises, ainsi qu’un transfert en site propre allant de la gare d’Antibes à Sophia. « Tout est prêt à Sophia » a-t-il déclaré « on n’attend plus que le budget alloué par le Conseil Général, 3,500 millions euros, mais celui-ci regarde plutôt du côté du développement de l’OIN de la plaine du Var. Il y a à Sophia 3 fois plus de déplacements issus de la CANCA (alentours de Nice) que de la CASA (alentours de Sophia) .Le problème des transports est lié au problème des actifs et donc à l’habitat. Si l’on veut trouver des solutions prospectives, c’est du côté de l’habitat qu’il faut réfléchir.»

Patrick Allemand a relié cet argument à la question de l’urbanisme de la Plaine du Var : pour lui, les salariés modestes en seront obligatoirement éloignés –d’où problèmes de transport - si l’on considère les programmes immobiliers « haut de gamme » envisagés dans ce projet.

Les pistes proposées à la SNCF par la Région ont été complétées par Gérard Piel : abaisser le tarif des voyageurs (actuellement, 20à 30% sont payés par l’usager, le reste par la Région) et supprimer la 1ère classe pour libérer des places.

Un bref rappel des deux tracés possibles de la ligne LGV a été fait : le tracé Nord, Aix-Nice, passant par le haut Var, donc moins cher et plus facile et rapide à construire, d’après les élus présents ; le tracé Sud, passant par Toulon et Marseille, nécessitant, toujours selon ces élus, 3,4 milliards  de plus.

André Aschiéri, Maire de Mouans Sartoux, acquis depuis bien longtemps aux solutions pénalisant le moins l’environnement, a conclu sur la note d’espoir que lui laissait le Grenelle de l’environnement I, II, (et peut-être III) où tant d’acteurs différents avaient pu travailler ensemble pour un intérêt supérieur. « Nous vivons une mutation profonde dans laquelle il nous faut changer, construire ensemble un autre modèle autour de : « quel aménagement du territoire voulons-nous dans ce département ? »

Evelyne Biausser

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Commentaires
N
Bonsoir Evelyne,<br /> <br /> Merci pour ce compte-rendu, toujours aussi clair.<br /> <br /> N'ayant pas assisté à la fin du débat, je m'interroge sur la position des élus "de gauche" par rapport à la LGV ?<br /> <br /> JRV semblait plutôt fâché de l'abandon du tracé Sud, dit des "Métropoles". Il est probables que les élus Marseillais ou Toulonnais le soient tout autant. Vu des Alpes-Maritimes, ce n'est peut-être pas la même chose.<br /> <br /> Quant à l'idéalisme d'AA à propos du Grenelle, nos travaux récents sur le sujet ainsi que la relance de nombreux projets nucléaires ou routiers nous ramènent à la dure réalité du "pragmatisme Sarkozyste" : parler beaucoup pour faire autre chose...<br /> <br /> Il ne fait aucun doute que le MoDem gagnera à travailler avec certains des participants sur des dossiers d'aménagement précis, sans pour autant verser dans un rapport politique "fusionnel" qui nous éloignerait de nos ambitions et nos valeurs pour ce département.<br /> <br /> A bientôt
MODEM LE CANNET ROCHEVILLE
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