Eco Quartier au Cannet ?

Lors du dernier Conseil Municipal nous avons appris que la Ville avait un projet d’éco quartier pour la dernière tranche d’aménagement du quartier de Rocheville.

Comme cela ne nous était pas présenté relié avec l’Agenda 21 de la commune, nous avons posé la question d’un projet précis, « éco-quartier » s’inscrivant pour nous dans une démarche bien plus large que la construction d’immeubles aux normes HQE[1] ou l’attribution de 20 % de logements sociaux.

Il nous a été répondu par Madame le Maire qu’il n’existait pas de normes légales au label « Eco-quartier » et que donc, on en faisait ce que l’on souhaitait...

Effectivement, un éco-quartier ne répond pas à une obligation légale.

Son but n’est pas de satisfaire à la loi en traînant les pieds, il veut au contraire la devancer par une conscience citoyenne essayant d’anticiper ce qu’elle croit comprendre des besoins des habitants de demain.

Le Ministère de l’écologie parle d’ailleurs à ce sujet « d’un retournement d’analyse, d’une inversion du regard ».

Je cite le référentiel qu’il nous propose, très illustrant de la mutation qui nous est nécessaire : ce n’est pas d’une simple amélioration technique ou seulement d’un changement d’habitudes environnementales que dépendra notre survie, mais bien d’une métamorphose (au sens de changement d’échelle et de forme) de la vie en commun, et de comment nous la construirons ensemble sur un territoire.

« Concevoir un ÉcoQuartier,
  c’est cesser de considérer le sol comme un simple actif à valoriser à court terme, pour l’envisager comme un bien non renouvelable dont on assure l’économie, la cohérence, et le devenir,
  c’est penser les extensions urbaines d’aujourd’hui comme le patrimoine de demain,
  c’est appréhender le cadre de vie des habitants actuels comme étant celui des générations futures,
  c’est savoir que l’énergie est précieuse ; que les territoires, l’eau, l’air, le climat ont leurs logiques propres, qu’ils sont indispensables à nos vies mais que si on ne s’inscrit pas dans leur logique, ils constituent aussi un risque,
  c’est comprendre que la proximité est une richesse et une valeur pour les habitants. » [2]

Cette démarche s’appuie donc sur quelques principes ayant commencé de faire leurs preuves ailleurs :

      la cohérence du projet d’éco-quartier avec les autres projets de développement du territoire ;

      une gouvernance utilisant et reliant tous les acteurs autour de ce projets : habitants, experts, politiques ;

      le développement de la mixité sociale et intergénérationnelle ;

On voit qu’il s’agit là d’une démarche globale nécessitant à la fois de relier les projets sur la commune -au lieu de les émietter- et à la fois de relier les aspects sociaux, environnementaux et économiques de tous les projets sur notre territoire, au lieu de les séparer.

Ainsi pourrions-nous commencer de construire la métamorphose de notre qualité de vie, en anticipant les risques et les potentiels que le futur nous promet.

Evelyne Biausser

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[1] Haute qualité environnementale permettant aux nouvelles constructions ou reconstructions de diminuer les dépenses d’énergie

[2] http://www.ecoquartiers.developpement-durable.gouv.fr